Dans une époque où l'entraîneur est devenu un joueur d'échec et les joueurs, ses pions, de plus en plus d'entraîneur en Ligue 1 et dans les autres championnats professionnels européens en général sont d'anciennes gloires du ballon rond. Ainsi, dans le championnat Français, on retrouve notamment Laurent Blanc (Paris St-Germain), Champion du Monde puis d'Europe avec l'Equipe de France, mais aussi Claude Makélélé (Bastia jusqu'à novembre 2014) et Willy Sagnol (Bordeaux). Certains de ces "Golden Players" ont réussi, mais la plupart d'entre eux n'ont pas su sauter la marche séparant le coach du joueur coaché.

"Souvent, un grand joueur ne devient pas un grand entraîneur. Et parfois, des joueurs qui n'étaient pas de très bons footballeurs [...] le deviennent" avait déclaré Pelé lors de la nomination de Maradona pour le poste de manager de l'Argentine, où il a su conservé sa place durant deux saisons (de 2008 à 2010). Cette reconversion le plus souvent ratée par ses anciennes stars s'explique par plusieurs raisons.

Tout d'abord, certains de ces entraîneurs possèdent bien évidemment un vécu. Certains sont en effet champions du monde, d'autres ont remporté plusieurs fois la Ligue des Champions. Un avantage ? Oui, mais seulement si ces derniers vont au-delà de ce vécu. En effet, l'ancien joueur de haut niveau connaît bien le jeu, mais bien d'autres aspects, notamment humain, rentrent en compte. Ainsi, l'entraîneur doit savoir motiver ses joueurs, il doit savoir leur parler, comme l'a affirmé José Mourinho (entraîneur de Chelsea), qui considère que pour l'entraîneur, le plus c'est "la qualité de l'information" transmise aux joueurs, car si le joueur ne comprend pas la consigne, même si celle-ci est plus que pertinente, il ne l'appliquera pas ou très peu.

De plus, Gérard Houiller explique avoir constaté "chez les grands joueurs devenus coachs une indulgence moindre". En effet, certains entraîneurs comparent le niveau de leurs joueurs et leur niveau. Ainsi, à l'entraînement, lorsque un des joueurs n'arrive pas a faire tel ou tel exercice, il le fait, avec une facilité déconcertante, et "humilie en quelque sorte son ou ses joueurs. De cette manière, l'entraîneur perd la respect et se fait détester par ses joueurs. C'est en partie la raison du fiasco de Platini lorsqu'il est arrivé a la tête de la Sélection Française, et qu'il avait déclaré "Comment voulez-vous travailler avec des gars qui ne savent même pas faire un bon contrôle de balle ?", pas très fin pour l'idole des footballeurs Français. Selon Alain Giresse, la plupart des anciens grands joueurs n'ont pas cette "pédagogie", ils demandent a leurs joueurs "la même technicité, la même vision" que celles qu'ils possédaient. Ainsi, ce manque de démarche intellectuelle pénalise ces nouveaux entraîneurs.

Les grands joueurs font-ils de grands entraîneurs ?

Pour finir, ces anciennes stars possèdent bien évidemment la culture de la gagne. Ils ont tous en effets gagner des trophées quasiment chaque année de leur carrière. Ils possèdent ainsi une grande confiance en eux ainsi qu'une grande image d'eux-mêmes pour la plupart. Ainsi, lorsqu'ils entraînent pour la première fois dans un club en général plutôt moyen, ils n'arrivent pas le plus souvent a réagir de façon positive à ces défaites et entrent dans un cercle vicieux.

Malgré tous ces arguments, certains anciens grands joueurs ont su percer dans au poste d'entraîneur, Ancelotti, Guardiola mais surtout Johan Cruyff ont été et sont encore de grands entraîneurs.

Les grands joueurs font-ils de grands entraîneurs ?
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